La délégation luxembourgeoise, composée de M. Emile Eicher, Mme Martine Dieschburg-Nickels et M. Christian Weis, a participé à la 47e session du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe (CPLRE), qui s’est tenue à Strasbourg du 14 au 17 octobre 2024. En raison de la profonde inquiétude suscitée par les signes évidents de recul démocratique et d'affaiblissement des droits humains en Géorgie, le Bureau du Congrès a décidé dans sa réunion du 14 octobre, de tenir un débat d’urgence en plénière le jeudi 17 octobre et de proposer aux membres du Congrès pour adoption une déclaration sur la situation en Géorgie. Pendant ce débat, le Congrès a exprimé sa profonde préoccupation quant aux signes manifestes de recul démocratique et d’affaiblissement des droits humains en Géorgie, dans un contexte de polarisation croissante de la société et d’adoption de lois contraires aux normes du Conseil de l'Europe. La déclaration, qui fut adoptée le 17 octobre, réaffirme la nécessité d'une protection effective des droits humains et des libertés fondamentales, notamment de la non-discrimination et de la liberté de réunion ; les collectivités locales ne doivent pas se trouver dans une position où la loi leur impose d'enfreindre les droits humains et les libertés fondamentales ou de mettre en œuvre des politiques antidémocratiques au détriment de l'inclusion, de la tolérance et de la coexistence pacifique parmi leurs populations. La première journée de la session s’est ouverte avec deux débats, le premier avec le nouveau Secrétaire général du Conseil de l'Europe, Alain Berset (CH), et le deuxième avec le Président de l'APCE, Theodoros Rousopoulos (GR), qui a mis l'accent sur les défis les plus urgents auxquels l'Assemblée et le Congrès doivent faire face, notamment le recul de la démocratie, l'agression de la Russie contre l'Ukraine, la crise environnementale mondiale, les inégalités de genre, l'impact de l'intelligence artificielle sur la démocratie et les droits humains, et la crise migratoire. « Comme dans tout parlement, des batailles sont menées au sein de l'Assemblée parlementaire, ainsi que dans ce Congrès, mais nos armes ne sont pas des balles, ce sont des mots qui se combinent pour créer des arguments », a déclaré M. Rousopoulos. La séance de l’après-midi du 15 octobre s’est ouverte avec un débat sur la protection du patrimoine culturel de l'Ukraine pendant la guerre d'agression de la Russie, avec la participation en ligne du ministre ukrainien de la Culture et des Communications stratégiques, Mykola Tochytskyi, et l’adoption d’une déclaration condamnant la destruction du patrimoine culturel en Ukraine par la Fédération de Russie. Dans la déclaration, le Congrès a appelé les autorités locales et régionales de toute l'Europe à intensifier leurs efforts pour aider l'Ukraine en mettant en place de véritables partenariats pour le patrimoine culturel qui pourraient répondre non seulement au besoin actuel de sa restauration et de sa protection urgente, mais aussi à des évaluations des dommages et des risques. Le Congrès a également demandé aux États membres de signer et de ratifier la Convention-cadre du Conseil de l'Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société (Convention de Faro) et la Convention du Conseil de l'Europe sur les infractions visant des biens culturels (Convention de Nicosie), ainsi que de sensibiliser le public au vol et au pillage des biens culturels ukrainiens, y compris en Crimée, et de multiplier les efforts pour les restituer à l’Ukraine. Les co-rapportrices de la déclaration, Martine Dieschburg-Nickels (LU) et Gunn-Marit Helgesen (NO), ont conclu qu'« il est de notre devoir commun de préserver et de restaurer le patrimoine culturel de l'Ukraine » et ont encouragé les collectivités locales et régionales à établir des partenariats en matière de patrimoine culturel avec les villages, les villes et les cités ukrainiens pour les soutenir dans cette quête. « Détruire la culture d’un peuple, c’est lui voler son identité, son passé ; c’est couper ses racines et l’empêcher de continuer à grandir. Il faut prendre conscience que l’importance du patrimoine culturel ne tient pas seulement aux objets et aux lieux mais aussi aux significations et aux usages que les gens leur attachent et aux valeurs qu’ils représentent. » a déclaré Martine Dieschburg-Nickels (LU) dans son discours. Christian Weis, bourgmestre de la Ville d’Esch-sur-Alzette (LU), a pendant le même débat, encouragé ses pairs de conclure des jumelages avec des villes et communes ukrainiennes, comma l’a fait Esch en 2022 avec la ville de Stryi (UA), et « d’y intégrer l’aspect de la protection du patrimoine et de l’héritage culturel. » Autres sujets traités lors de la 47e session du Congrès étaient : « Vieillissement des communautés – garantir l’accès des personnes âgées à une aide sociale de qualité », « Favoriser l’économie circulaire aux niveaux local et régional » et « Les élus locaux, acteurs de la protection des droits humains ». Invité au débat sur le vieillissement des communautés, le maire de Porto (PT), Rui Moreira, a présenté l'engagement de sa ville en faveur du développement de communautés plus respectueuses des personnes âgées et les nombreuses initiatives prises par Porto ces dernières années en tant que ville membre du Réseau mondial de l'OMS pour les villes et communautés amies des aînés, encourageant les membres du Congrès à se joindre à ce mouvement mondial. Le Congrès a également adopté des rapports de suivi sur l'application de la Charte européenne pour la démocratie locale en Finlande, en Islande, en Lettonie et à Malte, ainsi qu’un rapport sur l'observation des élections locales en Türkiye le 31 mars 2024. Un débat spécial s’est tenu le mercredi 16 octobre pour marquer le 10ème anniversaire de l'initiative pionnière « Rajeunir la politique » visant à impliquer les délégués jeunes dans le travail du Congrès et à intégrer les perspectives de la jeunesse dans la vie démocratique locale et régionale. Finalement, les membres du Congrès ont assisté à une allocution et un débat avec Arnoldas Abramavičius, vice-ministre de l'Intérieur de la Lituanie, au nom de la présidence du Comité des ministres de son pays. La présidence du Comité des ministres passera d’ailleurs au Luxembourg en date du 13 novembre 2024 jusqu’au 14 mai 2025. Lien sur le Media Box face à face de Martine Dieschburg-Nickels et Gunn-Marit Helgesen sur la destruction du patrimoine culturel en Ukraine par la Fédération de Russie : https://vimeo.com/1020250131. Pour plus d’informations : https://www.coe.int/en/web/con....