La délégation luxembourgeoise participe à la 147e session plénière du Comité européen des Régions
Les membres de la délégation luxembourgeoise ont pris part à la 147e session plénière du Comité européen des régions les 1er et 2 décembre 2021, qui s’est tenue sous forme hybride. Pas moins de cinq débats ont rythmé ces deux jours de réunion, au cours desquels ont été votés dix avis et deux résolutions.
Mercredi 1er décembre, les membres ont tout d’abord débattu avec Herman Van Rompuy, président du groupe de haut niveau sur la démocratie européenne du CdR qui soutient la contribution du Comité à la conférence sur l’avenir de l’Europe, sur le renforcement de la démocratie européenne dans le contexte de la conférence. Lors du débat, un large consensus s'est dégagé sur le fait que la conférence sur l'avenir de l'Europe doit parvenir à montrer aux citoyens consultés qu'ils ont été entendus, avec des résultats concrets. « La conférence sur l'avenir de l'Europe est une occasion unique de rapprocher l'UE de ses citoyens et accroître la confiance des citoyens en notre démocratie » a constaté l’ancien président du Conseil européen Herman Van Rompuy. Il a présenté au CdR les premières conclusions du groupe de haut niveau, qui défendra ses recommandations lors du 9e Sommet européen des régions et des villes les 3 et 4 mars 2022 à Marseille.
Ce fut ensuite au tour du Président de la République française, Emmanuel Macron, de débattre avec les membres du CdR sur le renouveau de la démocratie et des valeurs européennes à la veille du lancement de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, le 1er janvier 2022, pour une durée de 6 mois. Le débat s'est concentré sur le partenariat et la confiance entre l'Union et ses citoyens qui sont fondés sur les valeurs communes et la défense de la démocratie. Le Président Macron a souligné que les élus locaux et régionaux représentent le cœur de la démocratie européenne, et il a salué le rôle crucial qu'ils ont joué pour faire face à la pandémie du COVID. Il a encore rappelé l’importance fondamentale de la subsidiarité et de la cohésion. « A chaque fois que l’Europe a subi ou a eu à subir des critiques d’une bureaucratie parfois galopante, c’est à chaque fois qu’elle a oublié ce principe de subsidiarité et l’importance de celles et ceux qui la font vivre au plus près de nos compatriotes » a-t-il déclaré.
Cette première journée s’est conclue sur les discussions et le vote de trois avis du CdR, sur une meilleure réglementation, sur le Plan européen pour vaincre le cancer et sur la mise en œuvre de la facilité pour la reprise et la résilience, ainsi que sur une résolution concernant le programme de travail de la Commission européenne et les priorités politiques du CdR pour 2022.
Au programme de la seconde journée figuraient trois débats sur l'éradication du sans-abrisme dans l'Union Européenne, sur l’année européenne de la jeunesse 2022 et sur la lutte contre la désinformation pour garantir le fonctionnement et la résilience de la démocratie à tous les niveaux, ce dernier en présence de Leendert Verbeek, président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe.
Lors du premier débat avec Nicolas Schmit, commissaire à l’emploi et aux droits sociaux, sur le thème « éradiquer le sans-abrisme dans l’Union européenne », les membres du CdR se sont félicités de la mise en place de la plateforme européenne de lutte contre le sans-abrisme au mois de juin dernier. Dans la foulée de ce débat a été votée une résolution appelant la Commission européenne à soutenir davantage tous les niveaux de gouvernement dans l’effort visant à mettre un terme au sans-abrisme en Europe d’ici à 2030. Le CdR réclame une définition du sans-abrisme à l’échelle de l’UE et invite la Commission à définir des mesures de prévention appropriées qui s’attaquent aux causes structurelles et personnelles du sans-abrisme en abordant la question du chômage, de la pauvreté, des mauvaises conditions de vie, etc.
Les membres du CdR ont ensuite eu un échange de vues sur la proposition de la Commission de proclamer 2022 « Année européenne de la jeunesse », qui a été accueillie favorablement par le comité. Au cours du débat, les membres ont souligné la nécessité d’inclure une forte dimension sociale et locale. Romy Karier, membre de la délégation luxembourgeoise et enseignante de profession, a pris la parole pour relever qu’en plus d’améliorer leur participation à la vie démocratique, les jeunes souhaitent la reconnaissance de leurs rêves, ambitions et aspirations professionnelles. « Les jeunes ont besoin de motivations. Ils veulent apprendre à devenir des adultes forts » a-t-elle déclaré. Elle a demandé de mettre l’accent sur les compétences numériques de base et a lancé un appel en faveur de l'éducation non formelle. « La période post-pandémie doit être l'occasion de donner un coup de fouet à la vie associative de nos communautés » a-t-elle plaidé, car « les organisations et associations de jeunesse rassemblent, créent de la cohésion et renforcent le lien social au sein de nos sociétés ».
Le débat a été suivi de l’adoption d’une résolution sur la proposition d’Année européenne de la jeunesse, dans laquelle le CdR demande instamment d’intégrer la dimension de la jeunesse dans tous les domaines d’action de l’UE. Il réclame également dans sa résolution que les collectivités locales et régionales aient accès à des possibilités de financement pour des projets visant à soutenir les initiatives locales en faveur de la jeunesse tout au long de l’année 2022 et au-delà.
Enfin, six avis d’initiative ont été adoptés le 2 décembre, parmi lesquels notamment un avis sur le Plan d’action de l’UE en faveur de l’agriculture biologique ou encore sur l’approche européenne de l’intelligence artificielle.
Photo: © Comité européen des Régions