Réunion du SYVICOL avec le Mouvement écologique
En date du 15 février 2021, le SYVICOL a rencontré le Mouvement écologique pour s’entretenir au sujet des projets de loi qui font l’actualité, notamment les trois pactes climat, nature et logement, la protection de la nature et des ressources naturelles et la réforme de la loi relative aux déchets.
L’entrevue a commencé par une discussion au sujet du projet de loi n°7477 portant modification de la loi du 18 juillet 2018 concernant la protection de la nature et des ressources naturelles. Le Mouvement écologique est d’avis que le système de compensation maintient la pression sur les communes rurales, sans freiner la destruction de la nature dans les grandes agglomérations. Il propose de compenser en priorité au niveau local, et seulement dans l’hypothèse où cela n’est pas réalisable, de recourir au pool compensatoire national. Le président du SYVICOL Emile Eicher souhaite que la compensation au niveau régional soit rendue plus attractive pour encourager les communes à réaliser elles-mêmes la compensation de leurs projets, afin que celle-ci intervienne le plus près possible du lieu où les pertes ont été occasionnées. Il a également souligné le fait que la situation actuelle a provoqué une prise de conscience quant à l’importance d’avoir des espaces verts et des zones récréatives à l’intérieur même des villes et des communes et entre elles. « Les citoyens des villes ont redécouvert la valeur de se promener dans une ville verte, dans un parc, une forêt, autant qu’à la campagne » a-t-il estimé, et l’urbanisme devra évoluer pour répondre davantage à ce besoin.
Les échanges se sont poursuivis au sujet des avis respectifs du Mouvement écologique et du SYVICOL sur les trois pactes climat, nature et logement. Il a été constaté plusieurs points de convergence, par exemple au niveau de la gouvernance Etat-communes des pactes, une coordination poussée dans ce domaine étant souhaitable. Emile Eicher a précisé que la volonté des communes de travailler ensemble est présente et qu’une approche stratégique coordonnée est nécessaire. En ce qui concerne le logement, la pression urbanistique sur les terrains et la préservation d’un cadre de vie agréable relèvent d’un équilibre de plus en plus difficile à maintenir. « La création de logement ne doit pas se faire au sacrifice de la qualité urbanistique des projets » selon Emile Eicher, et les futurs conseillers logement auront dès lors un rôle clé à jouer, y compris dans la promotion de nouvelles formes de logement.
Les participants à l’entrevue ont ensuite abordé le projet de loi n°7139 portant modification de la loi modifiée du 19 juillet 2004 concernant l'aménagement communal et le développement urbain. Le Mouvement écologique craint que les servitudes envisagées n’encouragent le reclassement de terrains actuellement classés en zone verte au lieu de mobiliser les terrains déjà constructibles mais vierges de toute construction. Le SYVICOL est lui aussi d’avis que les servitudes “contrainte temporaire de viabilisation” et “contrainte temporaire de construction de logement” se heurtent à plusieurs obstacles de nature juridique. Emile Eicher a expliqué que d’après son expérience, le dialogue avec les propriétaires de “Baulücken” a permis de débloquer des situations et d’entamer ensemble des projets de construction. De fait, la recherche d’un compromis avec les propriétaires est à privilégier, plutôt qu’une solution contraignante.
Un autre sujet important de l’entrevue était la réforme de la loi sur les déchets, notamment en ce qui concerne l’harmonisation des centres de ressources. Le président du SYVICOL Emile Eicher a détaillé les éléments-clés de l’avis AV21-02 sur le projet de loi n°7659 modifiant la loi modifiée du 21 mars 2012 relative aux déchets. Ainsi, le SYVICOL considère que le libre accès du public aux centres de ressources indépendamment du lieu de résidence est impossible à mettre en œuvre par les communes et ceci pour plusieurs raisons. De plus, il regrette que le projet de loi soit trop imprécis concernant le fonctionnement et le financement des futurs centres de ressources « drive-in » implantés dans les grands supermarchés. Le Mouvement écologique a évoqué le sujet du réemploi et s’est montré en faveur d’une collaboration régionale pour promouvoir davantage l’utilisation de produits de seconde main. Blanche Weber a ajouté : « Il faut rendre le réemploi plus attractif en le rendant accessible à toutes les classes sociales ». Emile Calmes, employé du SYVICOL, a répondu en indiquant que « le SYVICOL est en faveur d’une collaboration régionale, voire même d’un point de vente central en ligne qui rassemblerait les produits issus du réemploi à travers le pays. Ces alternatives éviteraient un renforcement du personnel et la réservation de locaux destinés à cet usage dans tous les centres de ressources ».
Enfin, le dernier sujet concernait la réorganisation du réseau de bus RGTR et son impact sur les communes. Celles-ci ont toutes pu faire connaître leur avis et leurs suggestions au ministère de la Mobilité et des Travaux publics lors de la phase d’élaboration de la stratégie RGTR 2022. Néanmoins, comme l’a regretté le président du SYVICOL : « 80% des communes ont réagi et ont transmis leur avis au ministère, mais très peu d’entre elles ont reçu un retour. »
Le Mouvement écologique organise en partenariat avec le SYVICOL et plusieurs ministères une série de webinaires sur le thème « végétalisation des villes et villages ». Le SYVICOL encourage vivement ses membres à y participer. Pour plus d’informations sur les conférences en ligne et pour vous y inscrire, veuillez consulter le site internet du Mouvement écologique.
Le programme peut être téléchargé via le lien ci-dessous.