Participation du président du SYVICOL à un débat sur les impacts territoriaux de la crise sanitaire Covid-19
En date du 11 décembre, le SYVICOL a été représenté par son président Emile Eicher lors d’une table ronde consacrée aux leçons à tirer de la crise sanitaire pour le développement territorial, dont le but était d’identifier des pistes qui méritent d'être poursuivies en vue d’une réorientation de notre espace de vie.
La table ronde avait été organisée, dans le cadre de la consultation urbano-architecturale et paysagère « Luxembourg in transition – Visions territoriales pour le futur décarboné et résilient de la région fonctionnelle luxembourgeoise », par le Département de l’Aménagement du territoire du Ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire et l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils, en coopération avec la Cellule nationale d’information pour la politique urbaine (CIPU).
Les autres participants à la table ronde étaient Claude Turmes, ministre de l’Energie et de l’Aménagement du territoire, Jean-Jacques Rommes, président du Conseil économique et social, tout comme Christine Muller, architecte-urbaniste membre de l’OAI.
Les participants ont tour à tour abordé les différents domaines impactés directement et sans doute durablement par la crise : le marché de l’emploi, la mobilité, le logement, la structure commerciale et de service, le tourisme, pour ne citer qu’eux.
« Après la crise historique du Covid-19, il faudra gérer la crise économique qui est en train de se dessiner », a déclaré Emile Eicher au début de ses propos. Une analyse des différentes branches économiques du pays s’impose à ses yeux, pour faire en sorte que le pays devienne plus résilient à l’avenir. Il a souligné que les communes, pour leur part, ont géré efficacement la crise et fait preuve d’une solidarité hors du commun.
« Ce qui me préoccupe le plus est la perte de recettes jusqu’à la fin de la mandature », a-t-il poursuivi. En effet, les 102 communes, acteurs importants dans le domaine des investissements publics, sont non seulement confrontées à une réduction de leurs recettes de 341 millions euros pour l’année budgétaire en cours, mais à une perte totale de quelque 1,3 milliards d'euros d'ici 2023, par rapport aux prévisions pluriannuelles qui avaient été établies début 2020. Dans l’espoir que certaines communes choisissent d’unir leurs forces pour faire face à cette situation, il a profité de l’occasion pour renouveler sa revendication au Gouvernement d’augmenter le montant du subside étatique accordé pour les fusions de communes à son niveau d’il y a quelques années.
En ce qui concerne les perspectives du commerce local, M. Eicher voit une opportunité pour les petits commerces de proximité, à condition qu’ils se spécialisent et offrent un service de très haut niveau, ce que les plateformes de commerce électronique ne peuvent pas faire. Et qu'en est-il du rôle des communes dans ce contexte ? « Elles feraient bien de continuer à soutenir le commerce local dans la mesure du possible, car un monde axé de plus en plus sur la protection de ses ressources, le développement durable et la mobilité douce a tout simplement besoin du commerce local, voire régional », a-t-il remarqué.
Les conférenciers ont partagé l’avis que la redécouverte, par les résidents, de la nature et des attractions touristiques du Grand-Duché est un effet secondaire positif de la crise. Ils ont estimé que cette crise aura un impact durable sur la vie au quotidien, en particulier celle dans les zones urbaines fortement densifiées, où le besoin d’espaces verts récréatifs est le plus grand.