Réunion avec la ministre de l’Intérieur Taina Bofferding du 7 avril 2020
La stratégie de sortie de crise se fera en collaboration étroite avec le SYVICOL et les 102 communes
En vue de l’éventuelle sortie de crise, le Gouvernement a entamé l’élaboration d’une stratégie de sortie de crise, qui prend en compte les différents secteurs d’activité et les divers scénarios qui peuvent se présenter. Cette stratégie se basera sur des cas hypothétiques pour mieux identifier les risques et conséquences susceptibles d’avoir lieu lors de l’après-crise. Toutefois le Gouvernement n’a pas présenté la stratégie de sortie, les mesures de confinement restent d’application et sont primordiales pour la protection de la santé publique.
Néanmoins, l’élaboration d’une telle stratégie de sortie de crise ne peut avoir lieu sans une concertation étroite avec les 102 communes du pays. Afin de les impliquer dans l’élaboration de ladite stratégie dès le début, la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, a reçu une délégation du SYVICOL le mardi 7 avril.
« Les décisions qui seront prises pour une sortie de crise auront des effets directs sur le fonctionnement des communes de sorte que le moment venu, celles-ci seront également confrontées aux différentes étapes de sortie de crise et devront développer une stratégie, au niveau local. J’estime qu’il est dans l’intérêt de tous de trouver ensemble, les réponses à ces interrogations. », a précisé Taina Bofferding.
De son côté, Emile Eicher, Président du SYVICOL, a brièvement rappelé les démarches du syndicat depuis le 6 mars, date d’une première entrevue avec l’Inspection sanitaire, suivie d’une réunion avec les ministres de l’Intérieur et de la Santé en date du dimanche 8 mars. Il a souligné la bonne collaboration avec le ministère de l’Intérieur depuis le début des mesures de confinement, qui a permis de fournir rapidement des réponses à diverses questions que les communes se sont posées.
Le SYVICOL est conscient du fait qu’une levée des mesures destinées à freiner la propagation du COVID-19 ne pourra se faire, le moment venu, que progressivement et que des restrictions persisteront encore longtemps en ce qui concerne, notamment, les grandes manifestations.
Un des objectifs principaux de la réunion consistait donc à identifier les services communaux dont le retour au fonctionnement normal est prioritaire. Pour le SYVICOL, il s’agit tout d’abord de la gestion des déchets, étant donné que les dépôts illégaux se multiplient. Le problème se pose surtout en ce qui concerne les déchets verts, abondants en ce début de printemps. De nombreuses communes sont prêtes à proposer à leurs habitants des solutions temporaires telles que des points de collecte locaux surveillés, afin de réduire les contacts interpersonnels par rapport aux centres de recyclage régionaux. Encore faudrait-il que l’interdiction pour la population de s’y rendre soit abandonnée. Emile Eicher fait savoir que le SYVICOL a adressé une demande en ce sens à Madame la Ministre de l’Environnement par courrier du 30 mars 2020.
Une autre priorité devrait revenir aux services sociaux, et surtout ceux en faveur des personnes âgées et celles en situation de précarité, dont l’importance augmente avec la durée des mesures de confinement.
En ce qui concerne les travaux d’entretien des espaces publics par les communes, qui ont en règle générale été suspendus ou fortement limités avec le début des mesures de confinement, le SYVICOL considère qu’ils ne sont pas interdits par la réglementation de l’état de crise. Évidemment, il importe de prendre les précautions nécessaires pour la protection du personnel.
Lydie Polfer, 1ère vice-présidente du SYVICOL, a insisté pour sa part sur l’importance d’avertir les communes au moins deux semaines à l’avance de toute mesure de déconfinement, afin que celles-ci aient la possibilité d’organiser leurs services. En déclarant que « tout dépend de la décision sur les écoles et structures d’accueil », elle a souligné les implications que la réouverture de celles-ci aurait sur divers services communaux et l’importance de coordonner cette décision avec d’autres allègements.
De nombreux experts s’accordent sur le fait qu’une réduction des mesures de confinement s’accompagnerait nécessairement du port de masques respiratoires, afin de contrôler le nombre de nouvelles infections. Les communes, prestataires de services essentiels à la population, comme l’a rappelé Lydie Polfer, seront donc dans le besoin de masques pour protéger leur personnel.
Estimant qu’il serait préférable que l’approvisionnement se fasse d’une façon centralisée et dans un esprit de collaboration entre l’Etat et les communes, Emile Eicher s’est renseigné sur la possibilité de distribution de tels masques aux communes par le Gouvernement, sans contester, bien sûr, la priorité du secteur de la Santé.
Face à une demande toujours plus pressante de la part des communes, il a insisté sur une réponse rapide à cette question, faute de quoi le secteur communal devrait, malgré lui, se procurer le matériel nécessaire sur le marché. « Il faut que les communes sachent au plus vite si elles peuvent compter sur la solidarité du Gouvernement dans cette matière ! » a-t-il lancé.
Par ailleurs, sur demande du SYVCIOL, Madame la Ministre a annoncé qu’elle fournira aux communes davantage de renseignements concernant la gestion du congé pendant l’état de crise, y compris par rapport au compte épargne-temps.
Elle a également annoncé un règlement grand-ducal portant suspension d’un certain nombre de délais en matière d’affaires de personnel pendant l’état de crise. Saluant cette innovation, Lydie Polfer a cependant remarqué que certains autres délais, notamment en matière judiciaire, ont été prorogés au lieu d’être suspendus, ce qui est source de confusion. Vu les innombrables délais fixés par une multitude de textes, elle a plaidé pour une règle unique portant suspension générale de tous les délais légaux pendant l’état de crise, sans effacement de la partie déjà courue le cas échéant. A défaut, il importerait de prendre une disposition spécifique pour suspendre les délais concernant le droit de préemption des communes.
(Photo d'archive)